Vous lisez ce blog et vous vous dites : ça a l'air calme et sympa la vie à la campagne, joyeux et animé, dynamique et positif, enjoué et lumineux ! 
Oui, car comme Potemkine, je cherche à vous présenter le côté agréable des choses ! Le lecteur doit être choyé sinon reviendra-t-il ?!
Pour autant vous voilé-je la réalité ? Vous présenté-je une agriculture de carton-pâte qui cacherait la misère ? Pas franchement en vérité : simplement en général les petits soucis quotidiens
sont absorbés par l'ambiance globale et l'impression d'ensemble que je donne ici est celle que je garde habituellement de la vie de la ferme. 
Mais là, ce temps de merde (n'ayons pas peur des mots !) qui dure depuis des mois fait que les petits tracas qui d'habitude s'évaporent comme la
rosée au soleil, commencent à nous bouffer sérieusement les nerfs. Et pour résister, on va passer à la phase de verbalisation (ou plutôt d'écriture !) 
; vous jouerez, chers lecteurs, le rôle du psy, attentif, compatissant et... gratuit !
Louis a eu une baisse de moral à la suite d'un veau mort peu après la naissance (accident bête, mais connaît-on des accidents intelligents ? si oui, merci d'écrire à l'équipe de rédaction qui
transmettra. En général, les accidents arrivent car la fatigue fait que la vigilance baisse...) Après quelques jours de prise de recul, il a récupéré (mais pas le veau, malgré cette période
pourtant propice de la Résurrection... 
) tout en continuant à assumer une importante part du travail journalier avec
l'aide de Diane.
J'ai repris pendant une grosse semaine la traite du matin en plus du boulot de fabrication, de suivi de la clientèle, de suivi administratif et de traite du soir... Mais pendant cette courte et récente période, il a fallu accueillir une stagiaire et l'aider à s'adapter au boulot quotidien. Comme Gwenaëlle est très efficace, elle m'a rapidement et efficacement secondé en prenant en charge des tâches multiples et même la fabrication complète de la tomme au bout d'une semaine, me permettant ainsi d'aller assurer le marché hebdomadaire en toute sérénité.
Pendant ces quelques jours, il a fallu aussi mettre en place une nouvelle cuve de fabrication (je vous la présenterai prochainement) avec déplacement du tank à lait (démontage et remontage du groupe froid notamment...) et ce n'est pas facile de tout changer du jour au lendemain, d'autant plus qu'on est dans les volumes hauts de transformation (près de 250 litres quotidiens)... La nouvelle cuve allonge le temps de travail journalier mais rend le travail fromager plus agréable, ça fait une moyenne !
Il a fallu aussi suivre la mise en place du Site remarquable du Goût d'Ambert que j'ai initié et qui prend forme, avec une visite de validation pendant une journée complète ! pas facile à caler dans le planning, mais elle était prévue depuis longtemps et la date n'était pas négociable. ça s'est bien passé et on croise les doigts pour le résultat !
Il a fallu préparer la saison 2013 de la Maison de la Fourme d'Ambert : on en parlera aussi. Mais on a réalisé des travaux importants. Il a fallu trouver du mobilier et l'installer et préparer l'assemblée générale qui se tient en début de semaine prochaine (date non modifiable là encore...) avec des rendez-vous avec la presse et les futurs fournisseurs de la prochaine boutique de terroir que nous créons.
Et puis une vache a eu la bonne idée de se couper un trayon... ne me demandez pas comment, je n'ai pas de réponse... pas avec des ciseaux, donc une plaie pas très belle en vérité... heureusement, Jean-Yves est un vétérinaire magicien qui l'a recousue avec brio... mais cela implique des piqûres et des soins spécifiques qui prennent du temps. Sans parler que les piqûres de plus de 10 ml étaient faites habituellement par Louis et là, c'était 50 ml... j'ai appris et la vache n'en a pas souffert ! c'est déjà ça. Et une autre qui s'est blessée un pied : double piqûre quotidienne (2 fois 20 ml...) + administration de médecines à la bouteille, c'est long. Les deux vont plutôt bien, maintenant ; heureusement vu le temps passé !
Sans parler du changement d'heure à la con... perdre une heure dans ces conditions, c'est presqu'un drame... car c'est au détriment du repos quotidien, cela change le rythme des animaux et des hommes et il faut plusieurs jours pour récupérer.
Il faut aussi assurer le marché hebdomadaire : c'est un vrai plaisir car les clients sont aussi fidèles qu'adorables (surtout les clientes !) mais il faut compter une matinée complète : départ à 8 h de la ferme et retour vers 13 h.... Cela diminue considérablement le temps opérationnel du jeudi.
Hier il a fallu suivre une réunion à Clermont Ferrand, sans parler d'un rendez-vous de dentiste il y a quelques jours, de médecin, des courses de survie, d'approvisionnement pour la ferme car il faut avoir en permanence sous la main les produits nécessaires...
Et puis pendant ces 10 derniers jours, j'ai eu des sympathiques visites d'amis ! J'aurais bien voulu profiter plus d'eux, mais je peux vous assurer, même si vous ne vous en rendez sans doute pas compte, qu'on n'est pas très loin du seuil de saturation ! J'ai quand même réussi à aller me promener 1 heure avec Myriam, à déjeuner et dîner avec elle, Valérie, Guillaume et Amaury, même plusieurs fois ! A déjeuner avec Nicole, Sarah et Michèle et aussi avec Marion et Sylvain ! ça fait du bien de voir du monde, de se changer les idées et de profiter de leur cordiale amitié, mais quelle frustration d'avoir aussi peu de temps disponible.
Et enfin, depuis 72 heures, j'ai une névralgie dentale... Du coup, je suis sous codoliprane depuis 72 h, avec l'impression d'être à moitié dans le coma, tout en subissant cette lancinante douleur qui rayonne dans les oreilles et le cou et qui gâche carrément les nuits dont on voudrait tellement qu'elles permettent pourtant de refaire un peu ses forces...
En plus, j'aime bien suivre l'actualité récente, à Rome ou à Paris. L'une plus réconfortante que l'autre d'ailleurs quoi que la seconde finisse par être assez divertissante en définitive : ne vaut-il pas mieux en rire ?
Je termine donc sur cette photo en précisant que Louis va mieux et a repris la traite du matin depuis 3 jours, que les vaches ne vont pas trop mal, que le temps est toujours aussi merdique et que
le moral n'est finalement pas trop entamé ; l'hiver peut donc durer encore un peu ! (pas plus de quelques heures tout de même 
) car, comme Depardieu, on ne se laisse pas abattre : je profite en particulier d'un petit Cognac Paradis offert par Myriam (et j'emm... la loi Evin !)
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